Vitry-sur-Seine.

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Libération, « On accueille des élèves des quatre coins de la France »

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Libération, « On accueille des élèves des quatre coins de la France »

FORUM ÎLE-DE-FRANCE // FLORIAN SITBON EST LE FONDATEUR DE CETTE ÉCOLE, IMPLANTÉE AUX PIEDS DES HLM, QUI OFFRE AUX ÉLÈVES UNE FORMATION INTENSIVE ET DU TEMPS POUR QUE LA CRÉATIVITÉ DIALOGUE.

PAR CLARA WRIGHT

Vitry-sur-Seine, 38 rue de la Fraternité. Un HLM et, une hésitation. Est-ce bien le Studio de Formation Théâtrale ? En 2005, Florian Sitbon, comédien metteur en scène, décide de fonder cette école de théâtre, implantée à Vitry-sur-Seine et préparant aux concours des trois écoles d’Etat (CNSAD, Ecole du TNS, ENSATT). Actuellement, une cinquantaine d’élèves, répartie sur trois cycles, y suivent une formation intensive. Pour les premier et deuxième cycles, des cours techniques (chant, danse, acrobatie théâtrale, diction), de culture théâtrale (histoire du théâtre et de la mise en scène, découverte des auteurs contemporains) et d’interprétation sont donnés dans le studio. Le troisième cycle, lui, privilégie l’insertion professionnelle.

Des livres, des costumes, des tréteaux… Au fond, une porte donne sur une salle plongée dans le noir. A gauche, deux rangées de gradins ; à droite, trois jeunes comédiens. Dans ce rez-de-chaussée de HLM, on joue du R.W. Fassbinder, on dénonce le fascisme quotidien avec la pièce Preparadise Sorry now. Bien que la représentation ait lieu la semaine prochaine, ici, on prend le temps pour que les créativités dialoguent. D’ailleurs, aujourd’hui, c’est la «journée laboratoire» explique Florian Sitbon. Les élèves proposent diverses interprétations du texte tandis que Florian, lui, regarde, conseille, interrompt, approuve, écoute, change d’avis. Et, entre deux scènes, répond à nos questions.

COMMENT EST NÉ LE STUDIO DE FORMATION THÉÂTRALE ?

Ces lieux servaient de salle de répétition pour ma compagnie, la compagnie Florian Sitbon. Progressivement, avec mes camarades, on a eu envie de fournir des cours d’excellent niveau de manière intensive et à prix raisonnable. On ne savait pas si ça allait marcher ! On avait choisi Vitry-sur-Seine pour des raisons purement économiques : les locaux n’étaient pas chers. Mais ce qui était un détail pratique est devenu une réelle exigence. En effet, lorsque les gens sont un petit peu prétentieux, de tous milieux sociaux d’ailleurs, ou lorsqu’ils pensent qu’être comédien c’est faire partie du star system, ils ne vont pas jusqu’à Vitry dans un rez-de-chaussée d’HLM pour jouer. Ils choisissent un cours à Opéra qui ne leur demande pas beaucoup d’efforts. Et pas beaucoup d’heures de cours. Une certaine «sélection naturelle» s’exerce ici, elle fait foi de la motivation des candidats au concours d’entrée du Studio.

ET APRÈS CETTE « SÉLECTION NATURELLE », D’OÙ VIENNENT LES ÉLÈVES « RESTANTS » ? Y A-T-IL DES ÉLÈVES VITRIOTS ?

Oui ! Sans oublier les élèves de la région parisienne qui sont majoritaires, on observe deux phénomènes intéressants. D’une part, comme le Studio est d’envergure nationale, nous accueillons des élèves qui viennent des quatre coins de la France. Comme une fac. Ces élèves s’installent souvent dans les alentours, à Vitry mais aussi à Ivry, à Villejuif… Cela peuple le Val-de-Marne ! D’autre part, nous recrutons aussi des habitants de Vitry même. Certains connaissent l’établissement, d’autres, les vitriots que nous contactons par d’autres biais, sont étonnés de découvrir qu’une école de si bon niveau est installée dans leur banlieue.

LE STUDIO CONTRIBUE-T-IL PAR DES ACTIONS CONCRÈTES À LA VIE ET À LA VILLE DE VITRY ?

On est très peu subventionné par la ville, le manque de sous est une contrainte mais l’on a eu certaines initiatives. La première année, on a joué là. (Il désigne un immeuble par la fenêtre de l’autre côté de la rue, ndlr). Il n’y avait pas cet immeuble avant. On a monté des tréteaux, la ville a fourni l’électricité et on a joué Brecht en plein milieu de la cité. Mais l’on est aussi sollicité par Vitry. Pour la fête des voisins par exemple, on se rend Cité Balzac et les mêmes gens que vous croisez ici font des représentations. On participe également au festival Histoires à emporter organisé par la mairie dans les locaux de Gare au théâtre. Enfin, pour ce qui est des installations, notre bibliothèque est ouverte au public. Néanmoins, elle est composée de manuscrits de théâtre contemporain, c’est très pointu et cela n’intéresse pas tout le monde. Mais on donne des lectures à la bibliothèque de Vitry et on a également participé aux balades littéraires Livres en liberté organisées dans la ville.

QUI SONT LES PROFESSEURS ?

Des personnes avec qui je travaillais, que j’ai repérées, mes anciens professeurs… On recrute rarement sur CV mais par connections. Par contre, on a uniquement des professeurs en exercice, c’est-à-dire des artistes. Cette exigence engendre des vrais casse-têtes, notamment pour les emplois du temps… La professeure de danse, par exemple, est une danseuse de Blanca Li. Si elle a trop de tournées l’an prochain, elle ne pourra plus enseigner. Mais je tiens à cette condition car elle garantit une qualité d’enseignement incomparable !

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